Premier couac de l’ère Macron, quand le ministre de l’Agriculture et celui de la Transition écologique et solidaire se contredisent. Un symptôme de la voiture-balai idéologique qu’est En marche !
On va dire que c’est le premier “couac” sous l’ère Macron. Lundi 26 juin au matin, la station de radio RMC révèle, en produisant un document de travail qu’elle s’est procuré (lui-même daté du 21 juin), que le gouvernement envisage de revenir sur l’interdiction stricte de l’épandage aérien, la pulvérisation par les airs de pesticides, ainsi que sur les néonicotinoïdes ou “néonics”, aka “pesticides tueurs d’abeilles”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ces mêmes pesticides, reconnus comme dangereux par l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement, qui furent l’une des cibles jadis de la fondation de Nicolas Hulot, aujourd’hui ministre de la Transition écologique et solidaire. Diverses pétitions et mobilisations avaient alors contraint l’Assemblée nationale de les interdire.
A peine les révélations de RMC sorties, le staff de Hulot dément : pas de retour des néonics. Mais le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qui porte bien son nom, contre-attaque de biais et dit : le gouvernement n’a pas tranché. Alors Hulot s’énerve : “Les interdictions ne seront pas levées (…), un arbitrage a été rendu en ce sens.”
And the winner is… Nicolas Hulot
Coup de sifflet final donné par Matignon, en fin de matinée, via un communiqué : “Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l’occasion d’une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier”, ce qui confirme le poids de Hulot dans le gouvernement.
Le candidat Macron s’était en effet engagé à ne pas lever ces interdictions, et un homme qui veut “make the planet great again” peut-il vraiment se planter un dard dans le pied avec ces histoires de néonics ? La réponse est évidemment non. Mais l’on se demande bien, au regard de cette fausse manip, combien de fois encore En marche !, énorme voiture-balai idéologique, va être confronté à ce genre de dysfonctionnement.
Serait-ce déjà le fameux “débat interne” dont parlait Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du numérique auprès du Premier ministre ? Cette faculté à agglomérer tellement d’idées disparates qu’un désaccord de façade permettrait au moins de court-circuiter toute forme d’opposition ? En gros, être le miel et les abeilles à la fois. Pas folle, la guêpe en marche ?
{"type":"Banniere-Basse"}